Résumé

Dans un futur proche, la responsable d’une grande entreprise internationale soupçonne l’une de ses jeunes recrues, Emma, d’avoir une relation « d’ordre sentimental » avec un autre membre, Darren. Or une clause du contrat stipule qu’aucun employé de l’entreprise ne s’engagera avec un autre employé dans une relation amoureuse, sans en référer à sa hiérarchie. Rapidement, il lui est suggéré de remettre en question sa relation avec Darren. Convoquée dans le bureau de sa responsable, Emma va être soumise à une série d’interrogatoires sur sa vie intime. Et si le véritable enjeu entre ces deux femmes ne se jouait pas où l’on croit ? S’il n’était pas question de harcèlement a priori gratuit d’une manager envers son employée, mais d’une question plus grave, plus dérangeante ?


Note de mise en scène

Plusieurs thématiques sont abordées dans ce texte. La pression subie au travail d’abord, pouvant aller jusqu’au harcèlement. Et la dépendance des salariés vis-à-vis de leur travail, et qui les pousse à accepter des conditions de travail très difficiles.

Le mélange entre sphère publique et sphère privée ensuite. A l’aire du tout numérique, des réseaux sociaux à outrance, alors que Google propose aujourd’hui à ses femmes salariées de congeler leurs ovules pour qu’elles puissent travailler tant qu’elles sont jeunes et performantes (elles pourront ainsi faire des enfants plus tard), où situe-t-on la limite entre vie professionnelle et vie personnelle.

Les limites du comportement humain enfin. Comment réagit-on lorsqu’on est confronté à ces excès ? À travers un filtre de lecture futuriste servi par une création son et vidéo, nous projetons l’hypothèse suivante : et si la salariée était un robot humanoïde capable de ressentir toutes la gamme des émotions humaines ? et si cette salariée était capable de tomber enceinte ? Et par ce miroir grossissant, nous interrogeons dans ce monde glacial de la très grande entreprise : qu’est-ce qui nous définit en tant qu’être humain ?…